jueves, 29 de junio de 2017

Bosnie-Herzégovime

Ayant déjà parcouru la côte croate en 2006, la traversée du pays est rapide : je me réserve la seule visite du parc de Piltvice.





La Bosnie, pour moi inédite, me réserve un paysage plus qu’agréable :
Je m’engage sur la M5 en direction de Sarajevo. La route monte doucement et me laisse entrevoir le décor de la journée : des montagnes boisées.
Les montagnes slovènes sont étriquées, comme si l’exiguïté du territoire les avait empêchées de s’étendre.
Les montagnes bosniaques avaient de la place, alors elles en ont profité, et se sont étalées, laissant de vastes plateaux entre elles où se prélassent moutons et vaches dans un élevage très extensif.
La route, peu fréquentée, serpente paresseusement dans cet univers grandiose. Impression d’évoluer sur une ligne tendant vers l’infini.

Prnjavor

Kljuc

Mrkonjic Grad

vallée de la Vrbas

Travnik


Et je ne suis pas en reste côté accueil :

Bosanski me fait faire une pause déjeuner près de la mosquée où un chien tente sans grande conviction de m’amadouer pour m’extirper quelques miettes.
Puis je repars sur cette route enivrante qui me fait entrer un peu plus dans ce voyage. Après une méga descente j’arrive à la jolie ville de Kljuc où je m’enquiers d’un logement pour la nuit, la forêt qui l’entoure étant truffée de mines (restes de la guerre).
Pas  d’hôtel en vue, mais deux filles à la terrasse d’un café.
-          Is there an hotel ?
-          (en anglais) Oui, à deux kilomètres, juste avant la rivière. Mais si tu veux, la mère de ma copine loue une chambre à 200 mètres.
-          Euh … et c’est combien
-          Elle va l’appeler (…) C’est dix euros. Il y a une douche et une kitchenette.
-          Banco !
-          Tu n’as qu’à monter dans cette rue ; elle t’attend devant la maison. Elle ne parle pas l’anglais
-          Je vais me débrouiller.

Je sens que je vais bien aimer ce pays. Mon hôtesse m’attend effectivement. Elle me donne la clé et me laisse m’installer. Quand je ressors, elle m’invite à prendre le café (mon logement est au rez-de-chaussée et elle habite à l’étage). Je monte, puis elle me propose d’abord à manger. Je m’assieds à la cuisine. Au mur est accroché le portrait d’un général. Je lui demande qui il est. Elle me dit que c’est Tito (je ne l’avais pas reconnu) en me faisant un signe de la main, pouce levé (« c’était le bon temps ! »).
On prend le café sur la terrasse (avec une cigarette). Je lui parle de mon voyage (Istanbul, Oslo …). Elle me dit que son mari conduit un camion vers Oslo en trois jours puis reviens au bout de sept jours. Moi, pour Oslo, il faudra bien compter quatre mois ! La conversation est difficile, mais j’apprécie son hospitalité. Je prends congé après la photo souvenir, en lui proposant 5 euros de plus pour le repas qu’elle refuse.




Je m’octroie une première pause en profitant de la visite de la ville de Sarajevo.
Je visite le centre historique de Sarajevo, et la promenade dans les ruelles pavées et piétonnières de Bascarsija est bien agréable ; mosquées, cathédrale catholique et église orthodoxe, nombreux bars et cafés.
La ville est surplombée par de nombreuses collines. On n’a pas de mal à imaginer la facilité qu’ont eu les Serbes de Bosnie à maintenir le siège de Sarajevo pendant si longtemps. Un tunnel long de 800 mètres relié à une colline tenue par des musulmans bosniaques a cependant permis d’acheminer des vivres pendant les trois années du blocus. 


mosquée de Bascarsija

Pigeon square


Même si je traverse rapidement la Bosnie-Herzégovine, les stigmates de la guerre ne semblent pas vouloir s’effacer facilement des mémoires, à l’instar de ces jeunes Bosniens de la République de Srpska croisés à la sortie du pays.
Je remonte la vallée de la Drina rive droite par une petite route sinueuse qui la surplombe. Je fais mes derniers kilomètres en Bosnie.
A un endroit de la route en réparation je m’arrête pour laisser passer une voiture. Arrivés à ma hauteur les trois jeunes à l’intérieur m’interpellent. Ils me posent les questions habituelles, d’où je viens et où je vais. Quand je leur dis Istanbul, le chauffeur tique.
« Chez les Islamistes ; tu n’as pas peur ? »

Cette réflexion mettra pour moi un bémol à la Bosnie. Sans vouloir généraliser sur un cas particulier, il semble que les tensions intra-communautaires soient loin d’être apaisées.

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